Polémique autour du bio

SCANDALE DE LA FRAUDE – BIO SUISSE AGIT

« Les premières victimes d’actions criminelles sont les familles paysannes bio, les transformateurs et les commerçants qui s’investissent depuis des années consciencieusement et avec engagement pour l’agriculture biologique. La confiance établie avec beaucoup de travail est remise en question par une poignée d’imposteurs », souligne le Président de Bio Suisse Urs Brändli.

Début décembre, le soupçon a été rendu public que 700’000 tonnes de marchandises italiennes ont été frauduleusement commercialisées en bio. Une entreprise reconnue par Bio Suisse, Sunny Land, est aussi concernée. Bio Suisse a pris des mesures immédiates. « Il n’existe pour le moment encore aucune preuve concrète que de la marchandise soit parvenue en Suisse avec des documents falsifiés », explique Hans Ramseier, responsable de l’Assurance et du développement de la qualité. Depuis, Bio Suisse met tout en oeuvre pour obtenir des clarifications. Actuellement, quelques 100 tonnes de marchandises provenant de Sunny Land ont été bloquées à titre préventif et dans un premier temps pour trois mois par Bio Suisse et les autorités alimentaires empêchant toutes transformations futures. Les autorités décideront sur la base de connaissances précises si l’embargo sur ces produits pourrait éventuellement être levé. Il s’agit de tourteau de tournesol, de tourteau de soja, de blé fourrager et de blé à moudre. Pour le moment, toutes les analyses de résidus de pesticides se sont avérées négatives. Comme les produits ne présentent aucun risque pour la santé, Bio Suisse estime qu’il serait démesuré d’exiger des repreneurs finaux de retirer la marchandise déjà transformée.

Entre temps, des prises de position ont également été exigées d’autres exploitations reconnues en Italie et en Roumanie ainsi que des organismes de contrôles correspondants. Il ne sera possible de décider qu’une fois que les autorités italiennes auront informé officiellement sur les livraisons, les produits et les pays acheteurs concernés, sous quelles conditions la marchandise sous embargo pourrait cas échéant être débloquée. Le 3 janvier, Bio Suisse a pris position dans l’émission de la Télévision suisse Kassensturz.

La guerre bactério-economique est commencée

  • On a créé E.Coli pour tuer, faire peur , pourquoi ?… supprimer le bio et faire entrer les OGM bien sûr !
  • A regarder très vite avant qu’elle ne soit supprimé de youtube video

Des études scientifiques le prouvent : Les produits bio sont nutritionnellement meilleurs

Des chercheurs de l’agence anglaise FSA (Food Standard Agency) ont récemment fait sensation. En effet, ils ont annoncé sur la base d’une étude bibliographique que les produits bio ne seraient pas meilleurs pour la santé humaine que les produits conventionnels. Des médias suisses ont malheureusement relayé cette information en oubliant tout sens critique. Les très gros problèmes qui entachent la méthodologie de cette étude n’ont pas été mentionnés. Idem pour le fait que de plus récentes et plus vastes recherches prouvent exactement le contraire, c.-à-d. qu’il est maintenant scientifiquement prouvé que les produits bio sont nutritionnellement meilleurs. Les produits bio contiennent par exemple nettement plus de substances bioactives comme les flavonoïdes et les glucosinolates.

L’étude de la FSA se base sur une multitude d’études réalisées entre 1958 et 2008. Ses résultats ont été présentés lors du congrès de la Société Suisse de Nutrition (SSN) du 17 septembre 2009 à Berne. Plusieurs journaux suisses ont écrit à ce sujet des articles dépourvus de tout sens critique.

L’étude de la FSA est partiale et lacunaire
L’étude de la FSA est très fortement problématique. Elle falsifie en effet les résultats de la littérature scientifique en ne tenant pas compte d’un très grand nombre d’études qu’elle présente comme insignifiantes, scientifiquement incorrectes ou insatisfaisantes. Les critères utilisés pour faire la différence entre «bonnes» et «mauvaises» études sont incorrects et arbitraires. Au total, 10 études ont été mises de côté parce qu’elles comparaient le bio et la PI (la PI, c.-à-d. la production intégrée, est l’agriculture conventionnelle moderne), et 87 autres l’ont été parce qu’il ne s’agissait pas de produits biologiques certifiés, alors que cela n’est pas possible dans les expérimentations au champ et sous serre parce que la technique expérimentale et les méthodes statistiques exigent d’avoir des parcelles conventionnelles et biologiques les unes à côté des autres au même endroit. En outre, tous les résultats du très récent projet de recherche «QLIF» de l’UE (30 instituts et universités, 18 millions d’euros) ont été laissés de côté parce qu’ils ont été publiés après la clôture de l’étude de la FSA.

L’étude de la FSA a aussi totalement occulté la question des résidus de pesticides car, selon l’estimation du CEO de la FSA, Tim Smith, «les pesticides ne représentent pas un risque inacceptable pour la santé humaine». Or les produits bio sont justement très favorables du point de vue des substances indésirables comme les pesticides, les herbicides, les fortes teneurs en azote et en nitrate… ce n’est pas pour rien que d’énormes quantité de produits bio sont transformés en aliments pour bébés.

Les produits bio sont nutritionnellement meilleurs
Le Dr Urs Niggli, le directeur du FiBL, n’est pas d’accord avec les conclusions de l’étude de la FSA. Il a en effet dirigé avec le Dr Carlo Leifert de l’université britannique de Newcastle le projet de recherche «QLIF» de l’UE mentionné ci-dessus, qui a duré 5 ans et a été cofinancé par l’UE, la Suisse et d’autres pays pour un total de 18 millions d’euros. Les nombreux essais au champ, études et analyses de produits végétaux et animaux menés dans toute l’Europe prouvent le fait que les produits bio sont nutritionnellement meilleurs. Les produits bio contiennent par exemple nettement plus de substances végétales secondaires (aussi appelées substances bioactives) comme les flavonoïdes et les glucosinolates.

Comme l’étude QLIF le montre encore, le lait bio contient – surtout en été – 40 à 60 % de plus d’acides gras oméga 3 et d’acide linoléique conjugué (ALC) ainsi que 30 à 70 % de plus de vitamines, de caroténoïdes et autres antioxydants.

Fumure organique et affouragement conforme aux besoins des animaux font la différence
La principale cause de la meilleure qualité des produits bio est la fumure organique, dont les effets bénéfiques ont été largement sous-estimés jusqu’ici. Non seulement la fumure organique augmente les teneurs en substances bioactives par rapport à la fumure minérale, mais elle influence aussi l’expression des gènes, les profils protéiques et les concentrations de substances qui renforcent les défenses immunitaires des plantes. Les substances végétales secondaires agissent dans le corps humain et animal comme antioxydants, donc ce sont des substances que leur qualité d’attrapeuses de radicaux libres fait agir dans le corps humain préventivement contre les infections, les inflammations, les risques de certains cancers et les maladies cardiovasculaires et artériosclérotiques.

Quant au lait bio, c’est l’affouragement conforme aux besoins spécifiques des vaches (herbes et autres plantes prairiales) qui influence le plus positivement la composition du lait. Une composition nutritionnellement plus favorable des acides gras influence positivement différents paramètres de la santé humaine, faisant p. ex. descendre les teneurs en cholestérol LDL ou diminuer l’agglutination des plaquettes sanguines dans les vaisseaux sanguins.

  • Il est scientifiquement prouvé que les produits bio sont nutritionnellement meilleurs !

L’agriculture biologique fournit une importante contribution à la protection de la biodiversité, du climat et du paysage
Contrairement à l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique influence positivement la biodiversité. Les surfaces écologiques et réseautées, mais aussi et même surtout les méthodes agricoles qui respectent la nature, jouent ici un rôle important. Pour encourager volontairement le développement des organismes auxiliaires pour lutter contre les ravageurs et à cause de la forte limitation des intrants agricoles (interdiction des herbicides et des pesticides et engrais chimiques de synthèse), les fermes bio sont plus fortement motivées à mettre en place des surfaces de compensation écologique comme des haies par exemple. Ensuite, en renonçant à utiliser des pesticides et des engrais chimiques, dont la fabrication est très énergivore, l’agriculture biologique fournit une importante contribution à la protection du climat. Sans compter que l’augmentation de la teneur en humus de ses sols permet à l’agriculture biologique de fixer davantage de carbone que l’agriculture conventionnelle.

Le journal « 24 heures » nous déçoit

Vous avez dit « REVELATIONS » ?

Oui, nous avons été déçus par le manque de sérieux avec lequel cette information a été relayée. En effet, non seulement l’étude britannique citée par l’article dont nous parlons (Produits bio, la vérité qui dérange) est très univoque, mais son caractère gravement lacunaire a déjà été dénoncé par le très sérieux FiBL (Institut de recherche de l’agriculture biologique, CH-5070 Frick), cf. « Bio et Sain ».

Que dire des invraisemblables affirmations concernant les importations de légumes par avion ? Qu’elles vont très certainement faire l’objet d’un rectificatif. Elles n’ont en effet pas l’ombre d’une réalité.

D’ailleurs, la Rédaction du « 24 heures », piquée au vif par cette mise au point de Bio Suisse, prépare un nouvel article sur la question pour montrer l’autre face de la réalité. Affaire à suivre donc, et nous espérons pouvoir revenir sur notre déception…

Qu’on nous permette d’ajouter ici que de très nombreuses études démontrent à l’envi les avantages sanitaires, écologiques et même économiques de l’agriculture biologique et des produits bio. Nous attendons avec impatience que le FiBL complète ses dossiers à ce propos, et nous allons ces prochains temps publier sur cette page de quoi étayer nos propos…

Manuel Perret, Président
(28.09.2009)

Huile Contaminée: Le Scandale du siècle !

Là où il y a des transgènes, il n’y a pas de plaisir

Les gènes recombinés (c.-à-d., grosso modo, fragmentés en petits morceaux puis reconstruits autrement) d’une variété de maïs Roundup-Ready de Monsanto ont été trouvés – sans grande surprise – dans les vers de terre du champ de maïs.
Le groupe de recherche de Miranda Hart et de Jeff Powell de l’University of Guelph dans l’Ontario, Canada, a en effet prouvé que le patrimoine génétique d’une variété de maïs transgénique reste plus longtemps stable dans le sol qu’on ne le pensait jusqu’ici, mais aussi qu’il s’accumule dans la chaîne alimentaire. De l’ADN transgénique a donc été retrouvé jusque dans l’estomac des vers de terre. On ne sait pas encore si des bactéries édaphiques (du sol) avaient auparavant inclus cet ADN dans leurs propres cellules ou s’il était encore libre dans le sol.
Les chercheurs avaient analysé le sol d’une parcelle d’essai dans laquelle avait poussé ce maïs Roundup-Ready de Monsanto (c.-à-d. résistant au glyphosate), et ils y ont trouvé dans des petits et gros insectes, des nématodes et des vers de terre des concentrations du gène manipulé (identifié comme cp4 epsps) bien plus élevées que dans la terre elle-même. Cela prouverait donc que ces bestioles ont ingéré des matières végétales transgéniques. Les chercheurs ont en effet estimé que ces «fortes concentrations» montrent que les transgènes ne sont pas réellement décomposés par la chaîne alimentaire édaphique.
«oliv» 2/10; www.genfoodneindanke.de
Source : bio actualités 3/2010

Bourgeon dessus? Bio dedans!

Bâle, le 27 août 2009

Prise de position sur ce qui a été appelé «la merde bio» en Suisse allemande

«Bio-Bschiss?» («Tromperie Bio?»), ont cru bon de titrer certains médias en se référant au rap-port annuel 2008 du service argovien de la protection des consommateurs, qui avait adressé des réclamations à 17 entreprises (fermes, restaurants, transformateurs et commerces) sur 25. C’est beaucoup, mais il faut dire que les directives que la production et la transformation bio doivent satisfaire sont très pointues. Dans la plupart des cas – les autorités argoviennes en conviennent – il s’agit de lacunes insignifiantes. Seuls certains cas ont dû être sanctionnés ou amendés.

Le bio ayant du succès, il n’est pas étonnant que certains puissent avoir envie de s’en parer sans y avoir droit. Le fait est que «biologique» et «bio» sont protégés par la loi et ne peuvent être utilisés que si les dispositions de l’ordonnance fédérale sur l’agriculture biologique sont respectées. Dans les cas dont on parle ici, impossible de savoir s’il s’agit de fermes bio fédérales ou Bourgeon. Les fermes Bourgeon doivent en effet respecter en plus le Cahier des charges de Bio Suisse. Les denrées alimentaires Bourgeon et les entreprises qui les produisent sont très sérieusement contrôlées: il y a au moins une fois par année un contrôle approfondi effectué par un organisme de contrôle privé (p. ex. bio.inspecta) auquel se rajoutent les contrôles ordonnés par les autorités fédérales et cantonales. Le Bourgeon est donc garant d’une forte crédibilité.

Quelles étaient les lacunes?

C’est aussi un fait qu’il n’est pas rare que les contrôles débouchent sur des réclamations. Pourquoi? Les exigences du législateur (p. ex. l’ordonnance fédérale sur l’agriculture biologique ou celle sur les denrées alimentaires) sont très strictes, touffues et pointues – et sans cesse modifiées et renforcées. Il est donc tout à fait possible que des entreprises qui travaillent de manière exemplaire présentent quelques lacunes sur certains points de détail. Dans le canton d’Argovie, il s’agissait en majorité d’erreurs dans la désignation – c.-à-d. l’étiquetage – des produits ou de références publicitaires au bio qui ne sont pas autorisées.

Grands besoins d’informations

Bio Suisse conseille et informe régulièrement ses producteurs agricoles et agroalimentaires sur les modifications des ordonnances, des réglementations et des directives du Bourgeon. Notre but est en effet que toutes les prescriptions soient connues et respectées. Bio Suisse investit chaque année un demi-million de francs en formation et en information sous forme de conseils, d’articles, de fiches techniques et de formations. La prochaine fiche technique prévue est p. ex. un mémo sur les directives de déclaration et d’étiquetage des produits.

Application cohérente

Pour que les produits bio restent crédibles et que le marché bio puisse continuer de croître sainement, les très strictes directives en vigueur doivent être appliquées et contrôlées de manière cohérente. Il faut des règles compréhensibles, des producteurs, transformateurs et commerçants bio soigneux et bien informés, des contrôles privés et étatiques sérieux, du conseil, de l’information – et des sanctions en cas d’infraction. Il est dans l’intérêt de Bio Suisse et du Bourgeon que tous ces processus fonctionnent bien.

Pour tout renseignement, prière de contacter la Fédération Bio Suisse

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